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Dysfonction vestibulaire

En savoir plus sur la dysfonction vestibulaire

Qu’est-ce qu’une dysfonction vestibulaire ?

La dysfonction vestibulaire ou syndrome vestibulaire correspond à un trouble du système d’équilibre, dû à un déséquilibre du système vestibulaire situé dans l’oreille interne. On distingue généralement les formes périphériques et centrales, ou une combinaison des deux. Leurs symptômes peuvent se chevaucher, et un examen clinique ciblé aide souvent à faire la différence. La forme périphérique est liée à des atteintes de l’oreille interne et du nerf vestibulaire, qui est notre 8e nerf crânien. La forme centrale résulte d’atteintes de structures du système nerveux central qui reçoivent et traitent les signaux en provenance du système vestibulaire.

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Ivar Dagsson
Ivar Dagsson

Cofondateur & PDG. Ostéopathe agréé D.O.M.R.O.DK., physiothérapeute agréé et thérapeute INS

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    Les troubles vestibulaires peuvent avoir un impact important, aussi bien sur le plan personnel que sociétal, en raison des arrêts de travail et des coûts liés aux soins. Des études menées sur environ 5 000 adultes âgés de 18 à 79 ans montrent qu’environ 23 % d’entre eux ont ressenti des épisodes de vertiges au cours des 12 derniers mois.

    Parmi cette population, 4,8 % souffraient d’une dysfonction vestibulaire. On sait également que la fréquence de ces troubles augmente avec l’âge.

    Beaucoup de personnes connaîtront un jour une dysfonction vestibulaire. Dans certains cas, les symptômes disparaissent en quelques minutes ou en quelques heures, mais ils peuvent aussi persister plus longtemps.

    Symptômes de la dysfonction vestibulaire

    La dysfonction vestibulaire peut se manifester par différents symptômes : vertiges, nausées, vomissements, gêne lors des mouvements de la tête, nystagmus spontané, démarche instable et troubles de l’équilibre postural. L’intensité et la fréquence de ces symptômes varient selon les personnes, et aucun d’entre eux ne permet à lui seul de poser le diagnostic. De plus, les signes peuvent être similaires dans les formes périphériques et centrales. C’est pourquoi un examen clinique complet accompagné d’un interrogatoire détaillé est nécessaire pour faire la distinction entre les deux.

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    Qu’est-ce que le vertige vestibulaire ?

    Le vertige vestibulaire est causé par des troubles du système vestibulaire et des voies nerveuses associées. Cela entraîne un déséquilibre entre les trois systèmes qui participent à notre équilibre : le système vestibulaire, le système visuel et le système proprioceptif.Le système vestibulaire doit aussi détecter les mouvements et envoyer un signal pour ajuster la pression artérielle. Par exemple, si vous ressentez un vertige en vous levant trop vite, c’est parce que la pression sanguine n’a pas eu le temps de remonter jusqu’à la tête.

    Il existe plusieurs formes de sensations de vertige, classées en quatre catégories :

    • le vrai vertige : sensation que l’environnement tourne autour de soi.
    • Déséquilibre : impression d’instabilité ou de perte d’appui au sol.
    • Étourdissement : sensation de tête légère ou de flottement.
    • Évanouissement : perte brève de conscience liée à une baisse de la pression sanguine ou de la circulation vers le cerveau.

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    Qu’est-ce que le sens vestibulaire ?

    Le sens vestibulaire, aussi appelé sens de l’équilibre, se situe au niveau du 8e nerf crânien dans l’oreille interne. Il a pour rôle de détecter les mouvements du corps et de la tête. Il fonctionne en étroite collaboration avec la vision et la proprioception pour maintenir l’équilibre. Ces trois systèmes sont essentiels pour nous orienter et interagir correctement avec notre environnement. Le 8e nerf crânien est également impliqué dans l’audition. Le sens vestibulaire se stimule par le mouvement, les exercices d’équilibre et les activités jouant sur la gravité.

    Sur le plan anatomique, il se compose de deux sacs et de trois canaux semi-circulaires : le postérieur, le ventral et le supérieur. Cet organe contient un liquide qui, lorsqu’il est mis en mouvement, envoie des signaux au cerveau. De minuscules cils sensoriels permettent alors au cerveau de percevoir les déplacements de la tête et du corps — d’un côté à l’autre, de haut en bas, et d’avant en arrière. Un dysfonctionnement du sens vestibulaire peut donc entraîner des troubles du mouvement et de la motricité.

    Causes possibles d’un syndrome vestibulaire

    • Commotion cérébrale
    • VPPB (vertige positionnel paroxystique bénin)
    • Maladie de Ménière
    • Infection virale du nerf vestibulaire
    • Mal des transports
    • Fistule périlymphatique
    • Vieillissement
    • Manque d’activité physique
    • Problème de pression artérielle
    • Troubles visuels ou oculaires
    • Lésions centrales du système nerveux
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    Traitement traditionnel de la dysfonction vestibulaire

    Une fois le diagnostic établi, une explication claire est donnée sur la nature du trouble et son évolution probable. L’élaboration d’un protocole personnalisé permet au patient de devenir acteur de sa prise en charge et de son rétablissement. Des médicaments peuvent être prescrits pour soulager les symptômes, en concertation avec le médecin, mais il est important d’informer le patient des effets secondaires possibles et des interactions médicamenteuses.

    • Dans le cas du VPPB (vertige positionnel paroxystique bénin) affectant les canaux postérieur et antérieur, plusieurs manœuvres peuvent être utilisées : la manœuvre d’Epley pour les cristaux du canal postérieur, la manœuvre de Yacovino-Hain pour ceux du canal antérieur, et la manœuvre de Gufoni pour les cristaux du canal latéral. Dans les formes sévères, l’utilisation d’un fauteuil rotatoire TRV peut être envisagée.
    • En cas d’infection virale du nerf de l’équilibre, aucun traitement médicamenteux ne peut éliminer le virus : c’est le système immunitaire du corps qui doit le combattre. La rééducation de l’équilibre débute dès que l’organisme est prêt à s’y adapter.

    Qu’est-ce que la migraine vestibulaire ?

    La migraine vestibulaire se manifeste par des vertiges pouvant durer de quelques minutes à plusieurs heures. Elle touche généralement des personnes ayant déjà des antécédents de migraines. Les vertiges peuvent s’intensifier lors des changements de position ou des mouvements de la tête. Les crises peuvent survenir en même temps qu’un épisode migraineux classique ou indépendamment. La cause exacte de la migraine vestibulaire n’est pas encore connue, mais plusieurs hypothèses existent, notamment des modifications de la circulation sanguine vers le cerveau, les oreilles et les yeux.

     

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    Ostéopathie et dysfonction vestibulaire

    L’ostéopathe considère le corps dans sa globalité. Lors de son évaluation, il prend en compte différents systèmes : immunitaire, musculosquelettique, nerveux, viscéral, hormonal, circulatoire et respiratoire.

    La pensée ostéopathique repose sur l’idée que tous les systèmes du corps sont interconnectés. Un déséquilibre dans l’un d’eux peut entraîner des compensations dans un autre, ce qui finit par provoquer des symptômes ou des troubles fonctionnels.

    Le traitement ostéopathique de la dysfonction vestibulaire, comme pour d’autres problèmes physiques, vise donc à rétablir l’équilibre entre les différents systèmes du corps afin de lui redonner les meilleures conditions possibles pour s’autoréguler et se réparer.

    L’examen et le traitement ostéopathiques d’une dysfonction vestibulaire explorent plusieurs causes potentielles susceptibles d’influencer les symptômes :

    • La biomécanique : existe-t-il des tensions ou blocages dans le cou ou le dos pouvant provoquer des contractures musculaires et des vertiges ?
    • Y a-t-il eu un traumatisme crânien pouvant entraîner une commotion et perturber le système vestibulaire, le tronc cérébral ou le centre visuel ?
    • La vision et les mouvements oculaires fonctionnent-ils correctement ?
    • Y a-t-il des tensions musculaires au niveau du cou, du dos ou des mâchoires ?
    • Le système nerveux est-il équilibré ? Le patient est-il stressé ? Son sommeil est-il perturbé ?
    • Existe-t-il un déséquilibre hormonal ?
    • Le patient a-t-il été malade récemment ? Il arrive que certaines personnes présentent des symptômes de dysfonction vestibulaire après une infection virale, même sans cristaux dans l’oreille.
    • Le crâne : y a-t-il des tensions autour de l’oreille interne ou du 8e nerf crânien (nerf vestibulaire) pouvant contribuer aux symptômes ? La mâchoire, située près de cette zone, peut aussi influencer l’oreille interne. Par exemple, de nombreuses personnes ressentent des tensions de la mâchoire liées à des troubles de l’oreille — et inversement.
    • L’apport sanguin et nerveux de la tête est-il optimal ou comprimé par les tissus environnants ?

    Avant toute prise en charge, l’examen ostéopathique vise toujours à écarter les causes centrales et périphériques possibles. C’est pourquoi tous les tests de sécurité sont réalisés avant de commencer le traitement.

    Dysfonction vestibulaire et nystagmus

    Le nystagmus correspond à un mouvement involontaire des yeux que l’on ne peut pas contrôler. Selon la direction du mouvement le plus rapide, on parle de nystagmus droit ou gauche. Ce trouble peut s’accompagner de vertiges, de nausées et de vomissements, souvent aggravés par les mouvements des yeux, de la tête ou du corps. Le nystagmus peut être associé à plusieurs pathologies différentes. Il est donc essentiel de réaliser un examen approfondi afin d’en identifier précisément la cause.

     

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    Névrite vestibulaire

    La névrite vestibulaire, ou virus du nerf de l’équilibre, est provoquée par une infection virale et se manifeste par des vertiges soudains et intenses. Elle peut s’accompagner de nausées, de vomissements, de nystagmus et de troubles de la coordination (ataxie). La durée des symptômes varie de quelques semaines à plusieurs mois, mais la guérison se fait généralement spontanément, le corps éliminant le virus grâce à son propre système immunitaire. Le médecin peut toutefois prescrire des traitements pour soulager les symptômes, comme des médicaments contre le mal des transports ou les nausées.

     

    Dysfonction vestibulaire et VPPB (cristaux de l’oreille)

    En cas de VPPB (vertige positionnel paroxystique bénin), ou cristaux de l’oreille, on ressent des vertiges brefs mais intenses lors des changements de position de la tête ; par exemple en se tournant dans le lit, en se penchant, en regardant vers le haut ou lors de certains mouvements précis. Les symptômes surviennent le plus souvent la nuit ou au réveil. Les cristaux sont généralement situés dans le canal postérieur de l’oreille interne, ce qui explique que les vertiges apparaissent surtout lorsqu’on se tourne dans le lit.

    L’audition reste normalement intacte, et l’examen neurologique est habituellement normal. En revanche, des signes de nystagmus peuvent être observés, celui-ci n’étant déclenché que lorsque la personne s’allonge du côté qui provoque la crise de vertige.

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    Dysfonction vestibulaire et commotion cérébrale

    Une commotion cérébrale peut entraîner divers symptômes vestibulaires. Les plus fréquents sont les maux de tête, les douleurs cervicales, les nausées, les vertiges ainsi qu’une sensibilité accrue au bruit et à la lumière. Le traumatisme crânien peut endommager le système vestibulaire et son nerf, le tronc cérébral, ainsi que le centre visuel et les nerfs oculaires associés. Lorsque ces structures sont touchées, cela peut provoquer des symptômes vestibulaires. En cas de vertiges ou de troubles de l’équilibre après une commotion, l’ostéopathe cherche à identifier précisément quelles zones ou quels centres sont à l’origine des symptômes afin d’adapter le traitement.

     

    Dysfonction vestibulaire et sport

    Le système vestibulaire est directement relié, sur le plan neurologique, à la coordination des muscles et des articulations dans tout le corps. Il travaille en étroite collaboration avec la vision et la proprioception, formant ensemble la base de notre équilibre. Un équilibre précis est absolument essentiel dans la pratique sportive. Le système vestibulaire est également impliqué dans un réflexe appelé réflexe vestibulo-spinal, qui relie directement l’équilibre et la stabilité aux muscles situés autour de la colonne vertébrale — ce qu’on appelle le “centre”. Lorsque le corps perd cet équilibre, la qualité des performances s’en trouve réduite. Quelle que soit la discipline (football, handball, padel ou arts martiaux) la coordination musculaire joue un rôle clé. Ainsi, même une légère dysfonction vestibulaire peut altérer l’équilibre et la coordination d’un sportif, et avoir un impact direct sur ses performances sur le terrain.

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    Rééducation vestibulaire

    La rééducation vestibulaire est un entraînement actif où le patient joue un rôle central. Elle constitue un élément clé dans la prise en charge des symptômes vestibulaires. Trois principes guident cette rééducation : l’habituation, l’adaptation et la substitution. L’objectif est de réduire les vertiges, d’améliorer la vision et de restaurer les fonctions nécessaires aux activités quotidiennes.

    L’habituation consiste à provoquer volontairement les vertiges à travers des exercices ciblés, afin que le corps et le cerveau s’y réhabituent progressivement et tolèrent à nouveau ces stimuli sans inconfort.

    L’entraînement par adaptation repose sur la capacité du nerf vestibulaire à répondre correctement aux changements de mouvement. Les exercices consistent le plus souvent à effectuer des mouvements de tête de gauche à droite ou de haut en bas, en gardant un point fixe du regard ou en déplaçant à la fois la tête et le point visuel. La difficulté est augmentée progressivement selon la tolérance du patient.

    La substitution est une stratégie où le corps apprend à compenser le dysfonctionnement vestibulaire. Le plus souvent, ce sont les yeux qui prennent le relais. Des études d’imagerie ont montré qu’une perte de fonction vestibulaire s’accompagne d’une activation accrue du centre visuel dans le cerveau. Les exercices de substitution consistent donc à alterner la fixation du regard entre différents points ou à maintenir le regard fixe pendant que la tête bouge. En complément, un travail proprioceptif sur les muscles et les tendons du reste du corps aide à renforcer la compensation et à stabiliser l’équilibre global.

    Recommandations en cas de dysfonction vestibulaire

    Avant tout, il est essentiel d’obtenir un diagnostic précis du trouble vestibulaire dont vous souffrez. Un bon diagnostic permet de recevoir les conseils les plus adaptés, d’où l’importance de consulter un professionnel qualifié.

    • Exercice et mouvement : l’activité physique stimule et entretient le bon fonctionnement du système vestibulaire. En théorie, il est bénéfique de continuer à faire des roulades, des rotations ou des mouvements qui sollicitent l’équilibre tout au long de la vie. Les parties du corps peu sollicitées perdent naturellement de leur efficacité avec le temps.
    • Entraînement de l’équilibre : des exercices simples permettent d’améliorer les réflexes posturaux et d’éviter les chutes ou blessures.
    • Travail de la vision : en cas de dysfonction vestibulaire, la vision compense souvent les déficits d’équilibre. Travailler la coordination entre les yeux et la tête peut donc être utile.
    • Équilibre hydrique : la déshydratation peut accentuer les vertiges. Il est donc important de maintenir une bonne hydratation.
    • Respiration et gestion du stress : les vertiges peuvent provoquer une réaction de stress et amplifier les symptômes. Vous pouvez utiliser la respiration pour calmer le système nerveux. Par exemple, la “box breathing” consiste à inspirer pendant 4 secondes, retenir 4 secondes, expirer 4 secondes, puis rester 4 secondes sans air. Répétez ce cycle jusqu’à ressentir un apaisement.
    • Médication : toujours en accord avec votre médecin. Certains médicaments, comme les antihistaminiques, peuvent aider à atténuer les symptômes, mais ils ne doivent être utilisés qu’à court terme et sous suivi médical.
    • Avoir un téléphone sur soi : si vous êtes sujet aux vertiges, il est rassurant d’avoir un moyen d’appeler à l’aide en cas de chute ou d’incapacité à vous déplacer.

    Exercices de rééducation vestibulaire :

    • Exercices ROV (réflexe occulo-vestibulaire)
    • Mouvements oculaires saccadiques
    • Équilibre “touriste” – stimulation de tous les canaux semi-circulaires
    • Travail de l’équilibre les yeux fermés
    • Marche
    • Passage assis-debout avec rotation du corps (auto-rotation)
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