Métatarsalgie

​Condition dégénérative de l’avant-pied

Tous les termes cités ci-dessus décrivent une condition dégénérative de l’avant-pied, c’est-à-dire une évolution progressive où les tissus conjonctifs et les ligaments entre les os et les articulations de l’avant-pied s’affaiblissent. L’arche située à l’avant du pied finit alors par s’affaisser, ce qui entraîne une surcharge excessive et peu efficace des têtes articulaires et des nerfs de l’avant-pied.

Dans un pied considéré comme normal, il existe une « arche transverse » sous l’avant-pied. Lors de la marche, on exerce d’abord une pression sous le gros orteil et sous le petit orteil. Cela crée un effet d’élasticité : les têtes des trois orteils du milieu descendent légèrement sous la charge, puis remontent en place lorsque le pied se soulève.

Dans le pied plat, ce sont les trois orteils du milieu qui sont sollicités en premier.

La plupart des personnes qui ont un pied plat présentent une forme dite « souple / réductible ». Cela signifie qu’en appliquant une légère pression sous le pied (plus haut que la zone qui s’est affaissée), la position du pied et des orteils peut redevenir correcte.

Chez d’autres, la position est dite « fixe », c’est-à-dire que le pied ne peut pas être remonté en place. Dans ce cas, ce sont souvent les orteils eux-mêmes qui ne parviennent plus à se repositionner, ce qui pousse les têtes articulaires vers le bas.

Symptômes du pied plat

Causes du pied plat à l’avant-pied :

• Une pression accrue se produit sur la peau sous les trois orteils du milieu, ce qui peut entraîner la formation de durillons, parfois sensibles.
• Une pression plus importante peut également s’exercer sur certains nerfs qui vont vers les orteils. Cela peut provoquer une sensation d’engourdissement ou de douleur directe.
• Certaines personnes peuvent aussi avoir l’impression de marcher sur une « bosse » dans le pied.
  Cependant, il n’y a rien de présent physiquement, c’est uniquement une sensation.
•  Un raccourcissement des tendons fléchisseurs et extenseurs des orteils peut aussi apparaître.
  Cela tire les orteils vers le haut, créant ce que l’on appelle une position en « orteils en marteau », une position qui peut provoquer des pressions à la fois sur le bout de l’orteil et sur le dessus de l’orteil.

Les symptômes du pied plat à l’avant-pied sont généralement une douleur située sous les têtes des 2e, 3e et 4e orteils. La douleur apparaît surtout au début d’une activité. Pendant l’activité, les symptômes peuvent se soulager légèrement, mais reviennent après l’effort, et parfois aussi pendant la nuit ou au repos.

La démarche peut être ressentie comme si l’on marchait sur une chaussette froissée, ou comme si l’on avait un petit caillou dans la chaussure. L’intensité de la douleur peut varier largement, allant d’un inconfort léger à une douleur très marquée.

Il y a rarement quelque chose de visible sous l’avant-pied, mais on peut parfois observer une rougeur générale, un léger gonflement et une chaleur modérée sous plusieurs têtes articulaires.

Causes du trouble

Les causes du pied plat peuvent inclure un dysfonctionnement du système hormonal (par exemple pendant la grossesse ou en lien avec le métabolisme), le port répété de charges lourdes, l’arthrose, une diminution de la force des muscles du pied ou une pression exercée sur le système nerveux du pied.

Arthrite et pied plat

L’arthrite peut provoquer des problèmes au niveau des pieds. Si le médecin suspecte que ces problèmes viennent d’une arthrite, vous serez généralement orienté vers un rhumatologue.

L’arthrite peut toucher les pieds comme n’importe quelle autre articulation du corps. Elle peut provoquer de la douleur et réduire la mobilité du pied.

Par exemple, il peut se former des oignons au niveau du pied, les orteils peuvent se dévier et de l’arthrite peut s’installer dans les articulations. Cela peut entraîner l’apparition de peau dure, de cors et d’ongles qui s’épaississent ou deviennent incarnés.

Dans ce cas, un soin spécifique des pieds peut être nécessaire, et il est fréquent d’être adressé à un podologue.

Traitement du problème

La première étape dans le traitement du pied plat à l’avant-pied est d’identifier la cause de votre douleur. Selon la situation, les traitements peuvent varier, mais votre médecin ou thérapeute recommandera généralement une approche conservatrice en premier lieu.

Vous pouvez essayer un traitement anti-inflammatoire en automédication, ce qui peut inclure de la glace et des médicaments anti-inflammatoires oraux comme le paracétamol ou l’ibuprofène. Cela peut apporter un soulagement temporaire de la douleur, mais ne traite pas la cause sous-jacente du problème.

Des semelles peuvent être utilisées dans le cadre du traitement conservateur. Le choix du type de semelle dépend généralement de la situation. Vous pourrez en lire davantage à ce sujet plus bas dans l’article.

Dans certains cas, votre médecin peut proposer des injections, selon la cause de la douleur. L’injection agit en bloquant la transmission de la douleur par les nerfs du pied. Les risques peuvent inclure une zone d’engourdissement permanent dans certaines parties du pied, il est donc important de discuter clairement des indications et des risques avec votre médecin.

La chirurgie est envisagée lorsque le traitement conservateur n’apporte pas l’effet souhaité. L’opération peut consister à réaligner certains os du pied. Des parties osseuses peuvent être retirées, et certains ligaments ou tendons peuvent être sectionnés pour réduire la charge exercée sur les têtes métatarsiennes. Là encore, ceci doit être soigneusement réfléchi, avec une discussion approfondie des indications et des risques avec votre médecin.

Quel type de chaussure utiliser en cas de pied plat ?

Un bon chaussage se caractérise par un bon maintien, une liberté de mouvement suffisante et un soutien adapté. La chaussure doit permettre au pied de bouger tout en le soutenant.

Pointure

• La longueur de la chaussure doit être de 10 à 15 mm plus longue que le pied (le pied glisse d’environ 5 mm vers l’avant).
• Pour les enfants, prévoir 7 à 10 mm pour accompagner la croissance.
• Les orteils doivent avoir l’espace nécessaire pour s’écarter.
• Le bord interne de la chaussure doit être droit, afin de laisser de la place pour un gros orteil bien aligné.
• L’avant de la chaussure doit être suffisamment haut pour que les orteils puissent bouger librement (ils se soulèvent pendant la marche).
• Achetez vos chaussures en fin de journée – c’est là que les pieds sont les plus volumineux.
• Le meilleur moyen d’aider un pied plat à l’avant-pied est de porter des chaussures avec une semelle très stable, mais pas complètement rigide (donc éviter les sabots rigides ou les chaussures de montagne trop dures). Il faut privilégier des chaussures de course ou de randonnée modernes, qui ne se plient presque pas en les pressant longitudinalement, mais dont le matériau absorbe bien les chocs.

Hauteur du talon

Un talon de 1 à 2 cm est recommandé. Les talons hauts sollicitent davantage l’avant-pied et peuvent, à long terme, aggraver l’affaissement et la douleur.

Semelle

La semelle doit être souple et légèrement flexible, afin de préserver une bonne fonction musculaire et une mobilité correcte.
Une bonne capacité d’amorti est un plus.

Pad d’avant-pied

Si vous avez un pied souple ou flexible, vous pouvez utiliser une semelle avec ce qu’on appelle un pad d’avant-pied. Il s’agit d’une semelle avec un petit coussinet qui soulève l’avant-pied lorsqu’il est en charge. Il est important que la semelle soit bien adaptée à votre pied. Une semelle avec un pad intégré fonctionne généralement mieux qu’un pad séparé simplement collé dans la chaussure.

Il est également préférable que la chaussure possède une semelle intérieure amovible. Cela permet d’y intégrer un pad d’avant-pied avec une bonne fermeté, ce qui est essentiel dans le traitement.

Le placement du pad est crucial : il doit être positionné exactement au centre sous l’avant-pied.

Pad « séparé »

La taille indiquée sur l’emballage correspond en général à la hauteur du pad. Il est recommandé de commencer par une hauteur moyenne, puis d’ajuster si nécessaire.
Le placement et la taille ne sont presque jamais parfaits dès le premier essai. Il faut ajuster, tester, réessayer.

Même lorsque le pad est bien positionné et que les chaussures sont adaptées, cela ne règle malheureusement pas tout d’un coup. Le corps et le pied ont besoin de temps pour s’habituer à l’équilibre modifié.

Semelle  « papillon » et semelles extérieures

Si le pied est rigide/fixé, un pad n’a aucun effet – voire l’inverse. Dans ce cas, il faut une semelle qui crée de l’espace pour l’affaissement. Ce type de semelle est parfois appelé « semelle papillon ». Elle doit être réalisée sur mesure.

Certaines personnes tirent aussi bénéfice d’une « semelle extérieure » particulière, comme celles que l’on trouve sur les chaussures MBT. Cela permet de « rouler » le pied vers l’avant sans exercer la même pression sur les articulations. Beaucoup ont cependant du mal à s’y habituer, et cela n’aide pas tout le monde.

Maintien et système de fermeture

TLa coque talonnière doit être stable et envelopper le talon de manière serrée.
Le coussinet sous le talon doit former une sorte de cupule, éventuellement élargie avec un léger soutien de la voûte, pour éviter que le pied ne glisse vers l’avant dans la chaussure.
L’ouverture de la chaussure doit être la plus courte et ajustée possible, afin que le pied soit bien maintenu.
Le matériau entre la semelle et le système de fermeture doit être suffisamment solide pour garantir la stabilité.

Le système de fermeture doit être ajustable – par lacets ou par scratch.

Dans la plupart des cas, l’inconfort s’aggrave pendant les trois premières semaines avant d’évoluer lentement vers un soulagement. Il est important d’être patient. À long terme, les pads apportent généralement une amélioration réelle.

Chez beaucoup de personnes, les symptômes diminuent progressivement avec les années. Cependant, certains devront utiliser des pads toute leur vie.

Ostéopathie et pied plat à l’avant-pied

L’ostéopathie considère le problème dans sa globalité et cherche à comprendre les liens de cause à effet pouvant contribuer au développement du pied plat à l’avant-pied.

Par exemple, l’ostéopathie peut travailler sur les systèmes digestif et viscéral afin d’optimiser le métabolisme, favoriser la vascularisation des pieds pour soutenir la réparation des tissus, et améliorer le fonctionnement du système nerveux pour réduire les tensions musculaires et celles des tissus conjonctifs.

De plus, l’ostéopathie intervient naturellement sur les troubles biomécaniques du bas du dos, du bassin, des hanches, des genoux et du pied lui-même si cela est pertinent. En tant qu’ostéopathes, nous vous guidons également sur ce que vous pouvez faire vous-même pour améliorer la situation : exercices adaptés, conseils alimentaires, gestion du stress, sommeil, etc., car tous ces facteurs peuvent aussi influencer le pied plat à l’avant-pied.

Peut-on « rééduquer » un pied plat ?

Heureusement, il n’est pas impossible d’améliorer les conséquences liées au pied plat. Vous pouvez vous aider en évitant les talons hauts, en utilisant un petit coussinet (pad d’avant-pied) dans la chaussure, en faisant réaliser des semelles qui soutiennent l’avant-pied, ou encore en pratiquant des exercices visant à améliorer la mobilité et la force du pied, en combinaison avec des chaussures adaptées.

Garder des pieds forts et souples

Il est important de maintenir de la force et de la souplesse dans les pieds. Si vos pieds posent problème, cela peut se répercuter sur tout le corps et entraîner des douleurs aux genoux, aux hanches, au dos, au cou, et même des maux de tête.

Être attentif à la douleur et à l’inconfort

Si vous ressentez des douleurs ou des gênes au niveau des pieds, consultez un médecin, un physiothérapeute ou un ostéopathe. Si un exercice provoque de la douleur ou une gêne notable, arrêtez immédiatement et passez à un autre exercice.

Exercer ses pieds quotidiennement

Pour obtenir les meilleurs résultats, il est recommandé de faire des exercices pour les pieds une fois par jour. Une bonne astuce peut être de les faire le soir, par exemple installé sur le canapé, ou à table après le repas.